Lorsque je voyage, j'aime bien faire un tour d'horizon des choses à voir dans la région visitée. Cela inclut la laine.
Lorsque j'ai appris l'existence de la coopérative d'Ardelaine à St Pierreville en Ardèche, à proximité d'Aubenas, nous avons évidemment fait un crochet pour aller voir
Je devrais même dire, faire des crochets, des lacets, tant la route qui y monte tourne.
Mais le panneau qui nous accueille est prometteur d'une belle journée sur place.
De fait, Ardelaine est plus qu'une coopérative où les salariés détiennent la majorité de l'entreprise et participent aux décisions et touchent des bénéfices.
Elle est née d'un travail constant de quelques utopistes pour reconstituer la filière laine, mise à mal dans la région.
Ils fédèrent les éleveurs de la région, récoltent leur laine et vont fabriquer de la laine, en la lavant, la cardant sur des machines de l'époque qui ont été restaurées et vont fabriquer non seulement des écheveaux de laine, mais aussi des produits finis comme des vêtements mais aussi de l'ameublement avec des matelas, des oreillets qui serotn vendus sur place mais également sur internet et sur des foires.
Leur action va revivifier le village et les environs mais ils inscrivent leur démarche dans un développement durable et engagé.
Ainsi il y a un musée qui raconte toute la filière de la laine
La visite commence par la bergerie où se retrouvent les différentes espèces. On nous explique les avantages et inconvénients de chaque race.
Ici, on parle d'expérience puisque chacun a son rôle mais sait être polyvalent. Ainsi les murs ont été remaçonnés par les premiers arrivés et petit à petit tout a repris vie
La tonte se fait maintenant avec un rasoir électrique, qui pend du plafond, mais auparavant on utilisait des ciseaux ou mieux des cisailles qui ne pouvaient blesser l'animal. La rapidité n'était pas au rdv ...
Au mur pendent différents outils de tonte et derrière la présentatrice, qui fut l'une des pionnières, on voit une toison
Au mur, on voit les outils de l'époque et dans les paniers, les différentes toisons des différentes races, tels qu'on les obtient après la tonte, grasse du suin qui les recouvre![http://img607.imageshack.us/img607/6819/sam4913.jpg]()
On passe ensuite à l'étape du cardage qui avec un peigne de métal permet de lisser et surtout d'aligner les fibres en vue d'obtenir une mèche qu'on va filer, soit avec des fuseaux, soit avec des rouets.
Au mur, il y a des tableaux et des photos historiques où on retrouve les rouets ou des fuseaux. Ainsi je me rappellerais que Gandhi filait, ce détail m'avait échappé avant de tricoter
Passage ensuite à la boutique
On y trouve aussi des chaussettes et des chaussons pour les hivers rigoureux.
Derrière on devine la literie et les oreillers.
Et moi, je vais trainer longuement du côté des écheveaux.
La laine a un peu le piquant des laines dites de pays, mais ce n'est certainement pas la laine la plus rêche que j'ai pu toucher.
Pour comparer, je dirait qu'elle me fait penser à de la Holstgarn supersoft après lavage
Le prix est très raisonnable rapporté au travail et à l'investissement humain : 1 écheveau fait toujours 5€
en aiguilles 2,5 il y a 400m dans l'écheveau
en 3,5 il y a 275m
en 4 et 5, il y a 200m
en 6, il y a 100m
Et mon achat personnel, des écheveaux de Pastorale, couleur flamme, un chiné orange et rouge. Ma photo ne lui pas hommage
Les enfants ne sont pas en reste puisqu'il y a des ateliers pour eux : feutrage par ex mais surtout la boutique, une merveille appelée café librairie
Il y a des livres à acheter mais également consultables librement, debout ou à lire assis par terre
On y trouve des livres plutôt orienté laine, jardinage, écologie, développement durable, engagés ou éducatifs pour les enfants.
Attenante à la boutique il y a aussi un petit coin où on peut manger sur le pouce des produits vendus en boutique, prendre une glace ou un café
Comme vous pouvez le voir, mes 4 mâles n'ont pas râlé tandis que je traînais longuement dans la boutique
Et pour finir la journée en beauté, nous sommes allés déjeuner dans le restaurant, La cerise sur l'Agneau, qui met un point d'honneur à cuisiner bio ou à se fournir de produits locaux dans un rayon de 50km
Visiblement le restaurant est côté puisque la salle se remplit vite et qu'il vaut mieux réserver
C'était un délice dans l'assiette mais aussi dans la salle où les enfants sont les bienvenus : un menu enfant non-steak-frites leur était proposé et un coin jeu leur est aménagé et les parents peuvent déguster tranquillement